Lorsqu’on leur parle d’Europe, les citoyens disent mal la connaître : elle leur apparaît lointaine, confuse. François Hollande a pourtant contribué à réorienter le débat vers un nécessaire soutien à la croissance et poussé à plus de coopération. Mais pour aller plus loin, nous avons besoin d’une majorité de gauche au Parlement européen. Et pour y parvenir, nous avons besoin de montrer ce qu’apporte l’Europe à nos concitoyens. Car l’Europe apporte des choses concrètes, en Ile-de-France comme ailleurs. L’Union mène une politique de soutien à l’emploi, à la formation, au développement des entreprises et à l’innovation, dans tous les territoires. C’est la politique de cohésion. L’ambition que s’est donnée l’Europe à travers elle est de réduire les inégalités territoriales. De plus le président de la République a souhaité que l’usage de ces fonds soit défini par les régions, au plus près des défis que doivent surmonter les territoires.
Pour l’Ile-de-France, c’est un enjeu crucial. La région capitale produit certes 30% de la richesse française, ce qui fait d’elle l’un des moteurs de la croissance du pays. Mais elle doit aussi faire face aux inégalités les plus fortes. La crise les a redoublées : elle a fragilisé des poches entières de son territoire, comme l’illustre la fermeture du site PSA d’Aulnay. C’est pourquoi nous avons souhaité travailler tous ensemble pour identifier les trois grandes priorités vers lesquelles nous mobiliserons ces fonds : emploi et jeunesse, développement économique et innovation, transition énergétique. L’objectif que nous poursuivons est le même que l’Union. Nous voulons faire cohésion, c’est-à-dire lutter contre les fractures territoriales, en prenant en compte l’Ile-de-France dans toute sa diversité : le fait métropolitain, les territoires périurbains et ruraux. Il nous faut avant tout encourager le dynamisme en faveur de l’emploi durable. C’est près d’unmilliard d’euros que nous espérons pour la prochaine programmation de la politique de cohésion, en janvier.
Ce dynamisme ne profitera pas qu’à l’Ile-de-France : ses effets seront aussi positifs pour les autres régions françaises, vers lesquelles elle transfère déjà 10 % de son PIB. L’Ile-de-France est une région solidaire des autres. Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault le sait : par-delà l’urgence, c’est aussi ce qui a motivé l’effort que consacre l’Etat au Nouveau Grand Paris. A l’heure où se décide en France la répartition des fonds européens entre les régions, nous ne doutons pas que le Premier ministre aura ce même souci de cohérence et de cohésion. 2014 sera une année de cristallisation en Europe. Nos concitoyens sont en attente de preuves concrètes de ce que leur apporte l’UE. Si nous ne voulons pas laisser le champ libre à l’extrême droite, qui prône la sortie de l’Union, nous devons assumer notre responsabilité. La réussite de la gauche, nécessaire pour construire une Europe plus solidaire, passe aussi par la réussite des territoires. L’Ile-de-France, première région d’Europe, y prendra toute sa place.
Signataires : Jean-Paul Huchon, Bertrand Delanoë, Jean-Christophe Cambadélis, Bariza Kiari, Stéphane Troussel, Catherine Tasca, Vincent Eblé, Carlos da Silva, Jérôme Guedj, Dominique Lefèbvre, Robert Cadalbert, Philippe Sarre, Jean-Yves le Bouillonnec, Francis Chouat, Jean- Marc Germain, Laurent Cathala