Le début d’année 2015 fut sanglant. Il y a eu Charlie, puis
la mort de Clarissa, puis la tuerie de l’Hyper Casher. En novembre de la même
année, il y a eu le Stade de France, puis le Bataclan, puis les nombreuses
terrasses et restaurants à Paris victimes de la barbarie terroriste.
A chaque
fois, j’ai été mobilisé, parfois même sous plusieurs casquettes pour faire
face. Faire face à la peur, faire face au désarroi des victimes, des familles
et des proches. Certains de mes amis ont
été blessés dans ces attentats de novembre 2015. J’ai entendu des enfants verser
toutes les larmes de leur corps car « papa est parti ou maman est avec les
anges ». J’ai entendu et j’ai vu tout ça.
Hier, j’étais avec un ami, Marc, à la Belle équipe, ce restaurant dans lequel beaucoup ont perdu la vie. M’asseoir
dans ce lieu dans lequel j’ai vu de nombreux corps au sol fut difficile. Ce
sont des souvenirs qui hantent mon quotidien, ils font mal. J’ai aussi beaucoup
lu lors de ces périodes sombres pour l’humanité. J’ai lu des témoignages de
soutien d’une très grande intensité.
D’anonymes ou de responsables politiques, tous
furent touchants et rassurants pour notre vie en commun. Le monde nous
soutenait. Il n’y avait ni polémique, ni critique sur telle ou telle faille en matière
de sécurité. La décence imposait à chacune et à chacun une nécessaire retenue
au moins au nom du respect des victimes et de leur mémoire. En France, au lendemain des attentats de
Bruxelles, la solidarité est là, la compassion est palpable. Les citoyennes
et les citoyens disent et écrivent leur amour à nos frères et sœurs de Belgique.
C’est la France que j’aime.
Mais il y a aussi des polémiques. Celles que Michel Sapin et
Bruno Le Roux ont cru bon de lancer hier.
Le premier a expliqué que nos amis Belges étaient naïfs
en laissant les communautés se développer sur leur territoire. Le second, prétexte
que la Droite au Sénat serait responsable du fiasco liée à la déchéance de
nationalité. Rien que ça.
Je crois qu’il faut arrêter avec ce genre de posture qui ne
sert pas l’intérêt collectif. Qu’aurions-nous dit si nos amis Belges avaient
émis une quelconque critique dans notre manière de traiter les questions liées
au terrorisme en 2015 ? Sommes-nous suffisamment crédibles pour nous permettre de
donner des leçons à nos voisins avec autant d’indécence alors même que les familles
pleurent leur mort ? Je ne le crois pas.
Quant aux propos du Président du groupe PS à l’assemblée nationale,
la meilleure manière d’éviter de dire des bêtises c’est de se taire. Ce n’est
pas la Droite qui a lancé le débat sur la déchéance de nationalité, ce n’est
pas la Droite qui est aux commandes du pays, ce n’est pas la Droite qui est
responsable de ces écarts de langages qui ne grandissent pas les socialistes et
qui mettent en difficulté les militantes et les militants qui doivent assurer
le service après-vente sur le terrain après de tels propos. C’est déjà
difficile !
La Droite sera responsable quand elle dirigera le pays et qu’elle
fera des erreurs. Pour l’instant, ce n’est pas le cas.
Lorsque l’on a des responsabilités politiques et que l’on
est « homme ou femme » public, l’on se doit de contrôler ses propos.
Après de telles épreuves, une seule volonté doit nous
guider, celle du rassemblement, de l’unité, du respect et de l’estime de
chacune et chacun.
“Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous
allons mourir tous ensemble comme des idiots.” Martin Luther KING.