mercredi 23 mars 2016

Bruxelles, le jour d'après.


Le début d’année 2015 fut sanglant. Il y a eu Charlie, puis la mort de Clarissa, puis la tuerie de l’Hyper Casher. En novembre de la même année, il y a eu le Stade de France, puis le Bataclan, puis les nombreuses terrasses et restaurants à Paris victimes de la barbarie terroriste.
A chaque fois, j’ai été mobilisé, parfois même sous plusieurs casquettes pour faire face. Faire face à la peur, faire face au désarroi des victimes, des familles et des proches.  Certains de mes amis ont été blessés dans ces attentats de novembre 2015. J’ai entendu des enfants verser toutes les larmes de leur corps car « papa est parti ou maman est avec les anges ». J’ai entendu et j’ai vu tout ça.
Hier, j’étais avec un ami, Marc, à la Belle équipe, ce restaurant dans lequel beaucoup ont perdu la vie. M’asseoir dans ce lieu dans lequel j’ai vu de nombreux corps au sol fut difficile. Ce sont des souvenirs qui hantent mon quotidien, ils font mal. J’ai aussi beaucoup lu lors de ces périodes sombres pour l’humanité. J’ai lu des témoignages de soutien d’une très grande intensité.
D’anonymes ou de responsables politiques, tous furent touchants et rassurants pour notre vie en commun. Le monde nous soutenait. Il n’y avait ni polémique, ni critique sur telle ou telle faille en matière de sécurité. La décence imposait à chacune et à chacun une nécessaire retenue au moins au nom du respect des victimes et de leur mémoire. En France, au lendemain des attentats de Bruxelles, la solidarité est là, la compassion est palpable. Les citoyennes et les citoyens disent et écrivent leur amour à nos frères et sœurs de Belgique. C’est la France que j’aime. 

Mais il y a aussi des polémiques. Celles que Michel Sapin et Bruno Le Roux ont cru bon de lancer hier.  
Le premier a expliqué que nos amis Belges étaient naïfs en laissant les communautés se développer sur leur territoire. Le second, prétexte que la Droite au Sénat serait responsable du fiasco liée à la déchéance de nationalité. Rien que ça.

Je crois qu’il faut arrêter avec ce genre de posture qui ne sert pas l’intérêt collectif. Qu’aurions-nous dit si nos amis Belges avaient émis une quelconque critique dans notre manière de traiter les questions liées au terrorisme en 2015 ? Sommes-nous suffisamment crédibles pour nous permettre de donner des leçons à nos voisins avec autant d’indécence alors même que les familles pleurent leur mort ? Je ne le crois pas.

Quant aux propos du Président du groupe PS à l’assemblée nationale, la meilleure manière d’éviter de dire des bêtises c’est de se taire. Ce n’est pas la Droite qui a lancé le débat sur la déchéance de nationalité, ce n’est pas la Droite qui est aux commandes du pays, ce n’est pas la Droite qui est responsable de ces écarts de langages qui ne grandissent pas les socialistes et qui mettent en difficulté les militantes et les militants qui doivent assurer le service après-vente sur le terrain après de tels propos. C’est déjà difficile ! 

La Droite sera responsable quand elle dirigera le pays et qu’elle fera des erreurs. Pour l’instant, ce n’est pas le cas.

Lorsque l’on a des responsabilités politiques et que l’on est « homme ou femme » public, l’on se doit de contrôler ses propos.

Après de telles épreuves, une seule volonté doit nous guider, celle du rassemblement, de l’unité, du respect et de l’estime de chacune et chacun.

“Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.” Martin Luther KING.