jeudi 31 mai 2012

Discriminations. Un mal, des mots.


Au travail ou dans les espaces publics, dans la rue ou pour trouver un logement, la discrimination a des visages multiples. Elle peut pénaliser des personnes en fonction de leur sexe, de leur appartenance politique ou syndicale, de leur état de santé ou d’un handicap, de leur origine, et même de leur lieu de résidence. Les réponses, elles aussi, se diversifient, témoignant de la vitalité des acteurs associatifs et de l’ingéniosité des citoyens pour faire vivre une République indivisible. 

De A comme « adresse » à Z comme « zone urbaine sensible », quelques extraits de  notre abécédaire des actions franciliennes pour construire l’égalité réelle.

 A comme adresse
Discrimination non encore reconnue par la loi, l’adresse est devenue un obstacle pour trouver un emploi ou obtenir un crédit bancaire. En attendant une évolution législative, la Région module ses aides financières aux investissements entrepris par les communes, pour donner plus à celles qui cumulent difficultés sociales et  discriminations.

C comme curriculum vitae
Sésame pour trouver un emploi, le curriculum vitae (CV) devient de plus en plus le symbole des discriminations. Âge, sexe, origine, lieu de résidence… tout est bon pour justifier le classement vertical de ces documents. D’où l’idée, pour faire tomber les préjugés, des CV vidéos. Dans ce domaine, Mozaïk RH fait référence : ses vidéos « 60 secondes pour convaincre » contribuent à changer le regard des chefs d’entreprise et des recruteurs sur les jeunes des quartiers populaires. (lien)

D comme Défenseur des droits
Le Défenseur des droits remplace désormais la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde). Celle-ci avait recueilli, en 2010, 2 467 réclamations, dont 30 % en provenance d’Île-de-France. (lien)

E comme Essonne
En novembre 2011, le conseil général de l’Essonne a adopté 40 actions concrètes au travers de deux plans départementaux, l’un consacré à la prévention et à la lutte contre les discriminations, l’autre à l’égalité femmes-hommes. Après avoir redéfini ses priorités face aux discriminations en février dernier, la Région Île-de-France approuvera à son tour ses deux plans triennaux d’actions d’ici à la fin 2012.

I comme Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France
Régulièrement, l’Institut d’aménagement et d’urbanisme se penche sur les discriminations et les inégalités en Île-de-France. En février 2011, il publie l’étude Les Femmes en Île-de-France. Parue en mai 2011, sa Note rapide n° 545 rappelle que trois Franciliens sur 10 âgés de 18 à 50 ans ont fait l’expérience du racisme.(lien)

J comme jouets
Les ludothèques franciliennes combattent la transmission culturelle des préjugés sexuels, en permettant de jouer selon ses goûts. Par exemple, à la poupée, pour les garçons. (lien)

L comme luttes
« Nos luttes changent la vie entière ! » C’est le message porté haut et fort par le centre audiovisuel Simone de Beauvoir (Paris 9e), qui va créer un fonds d’archives multimédia sur les femmes. Son objectif : rappeler les combats historiques menés, de 1965 à nos jours, par le mouvement féministe.(lien)

L comme lycées
En 2011, 18 lycées franciliens ont participé à un programme sur l’égalité filles-garçons impulsé par la Région. D’autres actions voient le jour, notamment grâce aux dispositifs régionaux « Les jeunes pour l’égalité » et « Projet lycée, innovation éducative »

M comme Marche des fiertés
Prévue cette année le 30 juin à Paris, la Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans est l’occasion de condamner en place publique les discriminations fondées sur les mœurs, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Environ 80 organismes, dont la Région, participent à cette fête. (lien)

O comme observatoire des violences
Un observatoire régional des violences faites aux femmes va être créé en Île-de-France. Objectifs : mieux mesurer la réalité de cette violence, développer des actions d’information à l’échelle de la région, soutenir davantage les dispositifs d’aide aux femmes concernées. Une initiative qui a déjà vu le jour en Seine-Saint-Denis (tél. : 01 43 93 41 93). (lien)

P comme plan pour l’égalité au travail
Signé en 2011 par la Région, le Plan francilien pour l’égalité d’accès à l’emploi et dans le travail vise à lutter contre toutes les formes de discrimination dans l’emploi. Dans la foulée, près de 100 actions partenariales ont été mises en œuvre, dont 50 cofinancées par la Région et l’État, sur le thème de l’égalité professionnelle femmes-hommes.

S comme seniors
À Pantin, aux Lilas et au Pré-Saint-Gervais (93), les discriminations liées à l’âge sont dans le collimateur du plan local pour l’insertion et l’emploi. Face aux clichés, un « markethon », baptisé « Les seniors en marche vers l’emploi » et des actions de formation « Si, seniors ! » ont vu le jour.
 
T comme travail
Selon notre enquête, 70 % des Franciliens considèrent que les discriminations au travail se manifestent dès l’embauche. Elles prospèrent aussi dans le déroulement des carrières (34 %), lors de la recherche d’un stage en entreprise (27 %) et au stade
de l’éducation et de l’orientation (19 %).

T comme tourisme
En 10 ans, la Région Île-de-France a financé 126 projets de mise en accessibilité de sites et de produits touristiques aux personnes handicapées.

W comme Wieviorka (Annette)
L’historienne présidait en 2011 le jury du prix du centre Hubertine Auclert, qui promeut la culture de l’égalité en Île-de-France. Parmi les initiatives saluées, un manuel scolaire publié par Nathan, contribuant de façon originale à la transmission d’une histoire mixte.(lien)

 Y comme Yvelines
Au titre du droit à compensation qui constitue un moyen de promouvoir l’égalité de traitement entre tous les citoyens, la Région apporte une aide financière aux maisons départementales des personnes handicapées. Depuis 2008, elle a ainsi contribué à l’adaptation de 172 logements au handicap dans le seul département des Yvelines.

Z comme zone urbaine sensible
L’Île-de-France compte 157 zones urbaines sensibles. Des territoires où 11 % des diplômés sont au chômage, contre 5,8 % dans les autres quartiers.

Dossier préparé par Pierre CHAPDELAIN

En marche vers l’Egalité Réelle.


Ci-dessous, l’article « Trois Questions à … » du journal du Conseil Régional.

Comment la Région prend-elle en compte les discriminations territoriales ?

Abdelhak KACHOURI : Nous avons accompli un grand pas en avant en adoptant le rapport sur la critérisation, qui permet de moduler les aides régionales en fonction des difficultés des territoires.
Cette dynamique doit prendre maintenant de l’ampleur. Toutefois, depuis la fusion de la Halde avec le Défenseur des droits, rien n’avance sur ce sujet au niveau national. Par exemple, faute de critères légaux, il est impossible de faire condamner une entreprise qui pratique la discrimination à l’adresse. La loi devra vite reconnaître ces nouvelles formes de discriminations, notamment celles liées aux territoires, qu’ils soient urbains ou ruraux.

Dans notre sondage, 58 % des Franciliens font confiance à la Région pour faire reculer les discriminations en Île-de-France. Face à cette attente, quelles sont vos priorités ?

Abdelhak  KACHOURI : Ces résultats montrent que la Région est identifiée comme un acteur public qui agit aux côtés des Franciliens, afin de mieux les accompagner et les protéger. Mais nous sommes encore loin de l’égalité réelle et il nous faut intensifier nos efforts pour faire cesser les discriminations, qu’elles soient liées à l’origine, au handicap, à l’âge, à l’orientation sexuelle ou au genre. Pour cela, nous préparons deux plans d’actions, l’un sur la lutte contre les discriminations, et l’autre spécifiquement sur l’égalité entre les femmes et les hommes. Enfin, nous avons besoin de mobiliser tous les acteurs et les experts.
Cette démarche de partenariat sera au cœur de la nouvelle Agence régionale pour la promotion de l’égalité que nous venons de créer.


Où serez-vous le 30 juin, jour de la Marche des fiertés dans les rues de Paris ?

Abdelhak  KACHOURI : Comme depuis trois ans, la Région aura son char Île-de-France à l’occasion de la Marche des fiertés, et, comme l’année dernière, j’y serai, aux côtés des agents de la Région qui participent au quotidien à la lutte contre les discriminations.

mercredi 30 mai 2012

La Lutte contre les discriminations, une priorité régionale.


La Région Ile-de-France, son Président, Jean-Paul Huchon, et moi-même, Vice-président en charge de la citoyenneté, de la politique de la ville et de la sécurité, avons fait de la Lutte contre les discriminations une priorité régionale.


La Région a développé une politique importante et identifiée en direction des territoires par le biais des associations. Des centaines de projets ont été soutenus, des budgets importants y ont été consacrés et des actions de très grandes qualités ont été menées.

Malgré les efforts qui ont pu être faits ces dernières années pour lutter contre les discriminations, la réalité est que celles-ci n’ont pas reculé, ou du moins pas assez.

Nous avons récemment commandé un sondage sur les discriminations en Ile-de-France, dont vous trouverez un extrait dans le dernier journal de la Région (cf dossier pages 7,8 et 9)

Celui-ci montre que les franciliens pensent à 57% que les discriminations ont eu tendance à augmenter. 60% des sondés pensent également qu’ils ne disposent pas d’une information suffisante sur la question des discriminations.

Enfin, 58% des personnes interrogées font confiance à la Région Ile-de-France pour combattre les discriminations.
C’est dire quelle est l’importance et la responsabilité du Conseil Régional aujourd’hui dans la lutte contre les discriminations.

 Nous voulons particulièrement valoriser les bonnes pratiques et développer les actions de sensibilisation.

C’est dans cet esprit que nous avons organisé un évènement inter associatif autour de la mutualisation des outils.

Un début de mutualisation, ou du moins d’information et d’échanges, a pu être mené via la plateforme collaborative « Projets citoyens », sur laquelle toutes les associations sont invitées à partager et faire partager expériences, bonnes pratiques, agendas des actions.

Il s'agit aujourd'hui de passer à l'étape suivante en organisant une mutualisation des outils.

Je tiens à remercier  les personnes qui ont accepté de participer activement à l’animation de cette journée, notamment :

  • L’association STAR  (lien)
  • Patricia Rivière de l’association « Libre terre des femmes » (lien)
  • Mickaël Filhol de « contact Paris IDF » (lien)
  • Annie Mako de « Bête à bon dieu Production » (lien)
  • Viviane de Lafond de la Ligue des droits de l’homme (lien)
  • Nour-Edinne Laouer de la Coordination des Fédérations des Centres Sociaux et Sociaux culturels d’Ile-de-France  (lien)

Je considère que ce que nous engageons maintenant est indispensable et ne pourra qu’être positif pour notre combat commun.

lundi 28 mai 2012

Mobilisons pour Bruno Le Roux


Mesdame-s et Messieur-s, Cher-e-s ami-e,

Le 6 mai dernier, un nouveau Président de la République a été élu par les électrices et les électeurs avec presque 52% des voix.

Résultat d'une campagne de terrain importante au plan national, notre organisation politique, le Parti Socialiste, a su redonner de l'espoir à celles et ceux qui depuis tant d'années attendaient le changement.

Celui-ci, pour son application effective a besoin d'une dynamique législative garantissant une majorité au Président de la République, François Hollande.

Chacune et chacun, avez su dans le cadre de vos engagements respectifs, lors des différentes échéances locales passées vous mobiliser pour faire grandir nos idéaux en plaçant votre exigence d'égalité réelle au coeur de nos préoccupations politiques.

Il nous faut maintenant engager le changement.

Bruno Le Roux, notre candidat, que j'ai eu l'honneur de suppléer entre 2007 et ce jour, porte notre projet, nos combats, nos ambitions et nos perspectives pour que la République retrouve le chemin de ses valeurs de Liberté, d'Égalité et de Fraternité tant bafouées ces dernières années.

Le 10 juin, donnons au Président de la République les moyens d'agir.

Soutenons et mobilisons pour Bruno Le Roux.

jeudi 24 mai 2012

Alakis


Auteurs de nombreuses créations artistiques (lien), Jalil Naciri et tous ses amis d’Alakis, proposent un regard décalé sur la culture « urbaine ».

Jouant parfois sur les stéréotypes, l’imaginaire stigmatisant d’une certaine élite, ne maitrisant pas les « codes » de banlieue, sur la rupture culturel  entre la caricature et la réalité.

Confrontés aux problèmes sociaux et aux stigmatisations, ce qui au début devait être simplement du spectacle, une boîte de prod, est devenu, aussi, un mouvement populaire.

Leur travail social à pour cible les élèves en décrochage scolaire.
Un accompagnement éducatif autour de la culture du spectacle (cinéma, théâtre, capoeira) et ses métiers.

Ceci afin de permettre aux enfants de réfléchir, de partager, d’échanger et éventuellement de créer des vocations.

Contre le racisme et l'esclavage.


J’étais, ce 23 mai, en compagnie de Jean-Paul Huchon, de nombreux autres élus de la Région Île-de-France, du Département de Seine-saint-Denis, de la Ville de Saint-Denis et du délégué interministériel à l’Égalité des chances des Français d'Outre-mer,  Claude Siar , aux côtés de l’association CM98 pour célébrer la 14ème commémoration des victimes de l’esclavage colonial.


 Le CM98, association nationale présidée par Serge Romana, œuvre  à une meilleure insertion des Français originaires d’outre-mer au sein de la République en promouvant leur identité de descendant d’esclaves, en défendant la mémoire de leurs aïeux victimes de l’esclavage colonial et en interpellant la République pour qu’elle accueille en son sein et protège cette identité et cette mémoire.  



Cette commémoration est un temps du souvenir et d’hommages, mais aussi un temps de réparation des descendants d’esclaves qui portent encore en eux des blessures transmises par leurs ascendants. 




En mémoire du martyre que subirent les esclaves africains, antillais, guyanais et réunionnais parce qu’ils étaient noirs, le 23 mai est également une journée de lutte contre le racisme et l’esclavage, et une journée en faveur de la paix afin que de nouveaux crimes contre l’humanité ne se produisent plus.

mardi 22 mai 2012

La CRAJEP


La Coordination régionale des associations de jeunesse et d’éducation populaire en Île-de-France (CRAJEP Île-de-France) rassemble 27 réseaux associatifs franciliens partageant la démarche d’éducation populaire (jeunesse, enfance, éducation, solidarité, insertion, logement, loisirs, culture, vacances…). 

Chacun de ces réseaux est lui-même constitué de multiples associations locales implantées dans les territoires au plus près des préoccupations des habitants franciliens. Au total, ce sont plus de 20 000 bénévoles et élus associatifs et près de 3 000 salariés qui composent le réseau de la CRAJEP sur l’ensemble de la région Île-de-France.

Les associations d’éducation populaire cherchent à développer les pratiques citoyennes, et à promouvoir l’accès aux droits, la lutte contre les exclusions, l’égalité et l’émancipation des personnes.

Les activités menées font partie du quotidien des populations franciliennes, répondent à de réels besoins sociaux, contribuent à un aménagement équilibré du territoire et favorisent un accès de tous à l’éducation et la culture. 

Accompagnement à la scolarité, soutien à la parentalité, à l’intégration et de lutte contre les discriminations, actions et accompagnement culturel et artistique, actions sportives, chantiers de jeunes, éducation à la citoyenneté, éducation à l’environnement et au développement durable, échanges internationaux… 

Des espaces d’accueil et d’animation : centres de loisirs, séjours de vacances, maisons de quartier, maisons des jeunes et de la culture, foyers de jeunes travailleurs, centres sociaux, ludothèques… 

Ces activités et lieux d’accueil concernent plusieurs millions de personnes en Île-de-France.

jeudi 17 mai 2012

Délit d'intimité



Les progrès notables constatés ces dernières années ne doivent pas nous faire baisser la garde.

Bien que l'homosexualité ne soit plus un sujet tabou, et que des (encore trop timides) avancées sociétales soient enregistrées ces dernières années, l'homophobie, cette absurde discrimination, persiste.

La dure réalité des faits est que des centaines, des milliers de nos concitoyens souffrent encore d'être, tout simplement, eux-mêmes.

La lutte contre cette sournoise intolérance est l'affaire de tous, indépendamment de son orientation sexuelle, et elle ne fait donc que commencer.
Cela paraît incroyable pour bon nombre d'entre nous : jusqu'en 1990, l'homosexualité était considérée comme une maladie mentale.
Alors que c'est bien l'homophobie, la xénophobie et tout autre forme de bêtise qu'il faudrait inscrire comme déficiences.

Le Vice-président à la Région Ile-de-France, que je suis, soutient les associations qui luttent contre cette discrimination.

Je me réjouis du souhait exprimé par notre Président de la République, François Hollande, de présenter, avec le Président Obama, une résolution plus volontariste, qui incitera les pays où l'homosexualité est encore punie, à réviser leurs législations.

Et nous devrons montrer l'exemple, au nom de l'Egalité, en concrétisant l'engagement (n°31) pris par François Hollande « J’ouvrirai le droit au mariage et à l’adoption aux couples homosexuels»

Le Ministère de l'Education prendra au sérieux le rôle crucial qui est le sien, car c'est au plus jeune âge que la lutte contre toutes formes de préjugés doit être initiée.

Mon combat, aux côtés de tous ceux qui luttent contre toutes les formes de discriminations, demeure à jamais la défense des valeurs républicaines : Liberté, Egalité, Fraternité.

jeudi 10 mai 2012

Une réparation symbolique

Christiane Taubira











La loi Taubira, adoptée définitivement le 10 mai 2001 par le Parlement,  reconnaît la traite et l’esclavage comme des crimes contre l’humanité.
Elle est issue d’une proposition de loi dont Christiane Taubira, députée de Guyane est l’auteur et le rapporteur,  présentée à la tribune de l’Assemblée Nationale.

Extraits :
Le sujet dont nous nous sommes emparés n’est pas objet froid d’étude. Parce qu’il s’écoulera encore quelques temps avant que ne s’adoucisse la blessure profonde qu’irrigue une émotivité inassouvie, parce qu’il peut être rude d’entendre décrire certains aspects d’une tragédie longue et terrible ; parce que l’histoire n’est pas une science exacte, mais selon Fernand Braudel “toujours se faisant et se dépassant” ; parce qu’enfin, la République est un combat comme nous l’enseigne Pierre Nora, je veux d’abord dire ce que n’est pas ce rapport.

Il n’est pas une thèse d’histoire, ne prétend à aucune exhaustivité et ne vise à trancher aucune querelle de chiffres mais reprend les seules données qui ne font l’objet d’aucun litige.

Ce rapport n’est pas le script d’un film d’horreur, faisant l’inventaire des chaînes, des fers, carcans, entraves, menottes et fouets conçus et perfectionnés pour déshumaniser.

Il n’est pas non plus un acte d’accusation : la culpabilité n’est pas héréditaire et nos intentions ne sont pas de revanche.

Il n’est pas requête en repentance. Nul n’aurait l’idée de demander un acte de contrition à la République laïque dont les valeurs fondatrices nourrissent le refus de l’injustice.

Ce n’est pas un exercice cathartique car les arrachements intimes nous imposent des tenaces pudeurs.

Il n’est pas non plus une profession de foi car nous aurons encore à ciseler notre cri de foule. Pourtant nous allons décrire le crime, l’œuvre d’oubli, le silence et dire les raisons de donner nom et statut à cette abomination.
(…)
Nous sommes ici pour dire ce que sont la traite et l’esclavage ; pour rappeler que le siècle des Lumières a été marqué par une révolte contre la domination des Eglises, une revendication des droits de l’homme, une forte demande de démocratie, mais pour rappeler aussi que c’est entre 1783 et 1791 que le commerce triangulaire a connu son apogée ; que si l’Afrique s’enlise dans le non-développement, c’est aussi parce que des générations de ses fils et de ses filles lui ont été arrachées ; que si la Martinique et la Guadeloupe sont dépendantes de l’économie du sucre, si la Guyane a tant de mal à maîtriser ses richesses naturelles, si la Réunion est forcée à commercer si loin de ses voisins, c’est le résultat direct de l’exclusif colonial ; si la répartition des terres y est aussi inéquitable, c’est la conséquence du régime d’habitation.

La traite et l’esclavage sont un crime contre l’humanité et les textes juridiques ou ecclésiastiques qui les ont organisés percutent la morale universelle. Ce sont nos idéaux de justice, de solidarité, de fraternité qui nous font dire que le crime doit être qualifié et inscrit dans la loi qui seule dira la parole solennelle au nom du peuple français. Cette parole officielle et durable constitue une réparation symbolique la plus pressante de toutes. Mais elle induit une réparation politique, par la prise en considération des fondements inégalitaires des sociétés d’outre-mer liées à l’esclavage et aux indemnisations des colons après l’abolition.

Elle suppose également une réparation morale pour mettre en pleine lumière la chaîne de refus de ceux qui ont résisté en Afrique, des esclaves marrons qui ont conduit la résistance aux colonies, de villageois et d’ouvriers français, des philosophes et abolitionnistes. Cette réparation conjugue les efforts pour déraciner le racisme. S’attaquer aux sources des affrontements ethniques, affronter les injustices fabriquées.

Elle suppose une réparation culturelle notamment par la réhabilitation des lieux de mémoire.
(…)
Mais nous allons cheminer ensemble, dans notre diversité, instruits de la certitude merveilleuse que si nous sommes si différents, c’est parce que les couleurs sont dans la vie comme la vie est dans les couleurs ; conscients aussi que lorsque les cultures et les dessins s’entrelacent, il y a plus de vie et de flamboyance; Nous allons donc continuer à mêler nos dieux et nos saints, nous allons implorer ensemble l’Archange, Echu, Gadu, Quetzalcôatl, Shiva et Marienin (Applaudissements sur tous les bancs).

Le Changement commence maintenant !


François Hollande est devenu le nouveau président de la République avec 51,67%.  Ce résultat illustre la volonté forte de Changement, Changement de politique, Changement de méthode et surtout Changement de priorité. Cette victoire de la gauche montre l’opposition aux politiques ultra libérales et à la montée de la xénophobie menées par la droite ces dernières années.

Le rassemblement de toutes celles et tous ceux qui se reconnaissaient dans les valeurs de la République, de la justice sociale a payé, la Gauche revient au pouvoir après un temps trop long de régression sociale.

Les socialistes remercient toutes celles et tous ceux qui se sont engagés dans cette campagne, qui ont donné de leur temps et de leur engagement. Les résultats témoignent de cette belle dynamique victorieuse. Nous remercions également toutes celles et tous ceux qui ont fait le choix de François Hollande au 2nd tour et qui, demain, construiront avec nous une France métissée et rassemblée.

Notre République entre dans une nouvelle ère où l’égalité et le progrès vont être remis au cœur de notre projet de société. C’est aussi un nouvel espoir de mener à bien des politiques publiques ambitieuses en lien avec un Etat fort et protecteur. François Hollande s’est déjà engagé sur la création de postes dans l’éducation, la police, la justice ; sur la construction de logements et l’encadrement des loyers pour redonner une place tous sur l’ensemble des territoires de la République.

Un nouvel espoir est né, le Changement est en marche !

mercredi 9 mai 2012

En mémoire de Sofia


Profonde émotion , ce lundi 7 mai, à la marche silencieuse en mémoire de Sofia, cet enfant de Seine -saint-Denis, tuée par son ex compagnon.

J'étais, parmi d'autres élus, et des associations qui luttent au quotidien contre ces ignominies, venu exprimer mon affliction à sa famille, ses proches.


Les lois, avec les moyens adéquats, doivent être appliquées afin d'assurer, à chaque femme, une meilleur protection de leur intégrité physique, et plus largement, de leur liberté.

Nous sommes tous concernés : agissons pour dénoncer ces actes et améliorer l'aide à toutes celles qui n'y ont pas encore succombé.

mardi 8 mai 2012

Gardiens de notre paix


Cette commémoration du 8 mai est l’occasion, pour notre pays, de témoigner sa reconnaissance éternelle à toutes celles et ceux, pour bon nombre venus d’horizon et de pays différents, qui ont sacrifié leur vie au nom de la liberté.

Devoir de mémoire : ne jamais oublier ce que des hommes ont pu faire au nom de leur frontière, de leur nation et d’idées haineuses.

Il nous faut rester vigilants et défendre, en cette période difficile, les valeurs qui sont le socle de notre République.

Il nous faut rester en paix, justes, solidaires et confiants en l’avenir.

Souvenons-nous de ces résistants qui ont eut le courage de surmonter leurs divergences pour sauver la France et l’espoir de jours meilleurs.



Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Nos sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule il coule il se mêle
A la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat

De Louis Aragon
Extrait de « La rose et le réséda »