jeudi 31 mai 2012

Discriminations. Un mal, des mots.


Au travail ou dans les espaces publics, dans la rue ou pour trouver un logement, la discrimination a des visages multiples. Elle peut pénaliser des personnes en fonction de leur sexe, de leur appartenance politique ou syndicale, de leur état de santé ou d’un handicap, de leur origine, et même de leur lieu de résidence. Les réponses, elles aussi, se diversifient, témoignant de la vitalité des acteurs associatifs et de l’ingéniosité des citoyens pour faire vivre une République indivisible. 

De A comme « adresse » à Z comme « zone urbaine sensible », quelques extraits de  notre abécédaire des actions franciliennes pour construire l’égalité réelle.

 A comme adresse
Discrimination non encore reconnue par la loi, l’adresse est devenue un obstacle pour trouver un emploi ou obtenir un crédit bancaire. En attendant une évolution législative, la Région module ses aides financières aux investissements entrepris par les communes, pour donner plus à celles qui cumulent difficultés sociales et  discriminations.

C comme curriculum vitae
Sésame pour trouver un emploi, le curriculum vitae (CV) devient de plus en plus le symbole des discriminations. Âge, sexe, origine, lieu de résidence… tout est bon pour justifier le classement vertical de ces documents. D’où l’idée, pour faire tomber les préjugés, des CV vidéos. Dans ce domaine, Mozaïk RH fait référence : ses vidéos « 60 secondes pour convaincre » contribuent à changer le regard des chefs d’entreprise et des recruteurs sur les jeunes des quartiers populaires. (lien)

D comme Défenseur des droits
Le Défenseur des droits remplace désormais la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde). Celle-ci avait recueilli, en 2010, 2 467 réclamations, dont 30 % en provenance d’Île-de-France. (lien)

E comme Essonne
En novembre 2011, le conseil général de l’Essonne a adopté 40 actions concrètes au travers de deux plans départementaux, l’un consacré à la prévention et à la lutte contre les discriminations, l’autre à l’égalité femmes-hommes. Après avoir redéfini ses priorités face aux discriminations en février dernier, la Région Île-de-France approuvera à son tour ses deux plans triennaux d’actions d’ici à la fin 2012.

I comme Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France
Régulièrement, l’Institut d’aménagement et d’urbanisme se penche sur les discriminations et les inégalités en Île-de-France. En février 2011, il publie l’étude Les Femmes en Île-de-France. Parue en mai 2011, sa Note rapide n° 545 rappelle que trois Franciliens sur 10 âgés de 18 à 50 ans ont fait l’expérience du racisme.(lien)

J comme jouets
Les ludothèques franciliennes combattent la transmission culturelle des préjugés sexuels, en permettant de jouer selon ses goûts. Par exemple, à la poupée, pour les garçons. (lien)

L comme luttes
« Nos luttes changent la vie entière ! » C’est le message porté haut et fort par le centre audiovisuel Simone de Beauvoir (Paris 9e), qui va créer un fonds d’archives multimédia sur les femmes. Son objectif : rappeler les combats historiques menés, de 1965 à nos jours, par le mouvement féministe.(lien)

L comme lycées
En 2011, 18 lycées franciliens ont participé à un programme sur l’égalité filles-garçons impulsé par la Région. D’autres actions voient le jour, notamment grâce aux dispositifs régionaux « Les jeunes pour l’égalité » et « Projet lycée, innovation éducative »

M comme Marche des fiertés
Prévue cette année le 30 juin à Paris, la Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans est l’occasion de condamner en place publique les discriminations fondées sur les mœurs, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Environ 80 organismes, dont la Région, participent à cette fête. (lien)

O comme observatoire des violences
Un observatoire régional des violences faites aux femmes va être créé en Île-de-France. Objectifs : mieux mesurer la réalité de cette violence, développer des actions d’information à l’échelle de la région, soutenir davantage les dispositifs d’aide aux femmes concernées. Une initiative qui a déjà vu le jour en Seine-Saint-Denis (tél. : 01 43 93 41 93). (lien)

P comme plan pour l’égalité au travail
Signé en 2011 par la Région, le Plan francilien pour l’égalité d’accès à l’emploi et dans le travail vise à lutter contre toutes les formes de discrimination dans l’emploi. Dans la foulée, près de 100 actions partenariales ont été mises en œuvre, dont 50 cofinancées par la Région et l’État, sur le thème de l’égalité professionnelle femmes-hommes.

S comme seniors
À Pantin, aux Lilas et au Pré-Saint-Gervais (93), les discriminations liées à l’âge sont dans le collimateur du plan local pour l’insertion et l’emploi. Face aux clichés, un « markethon », baptisé « Les seniors en marche vers l’emploi » et des actions de formation « Si, seniors ! » ont vu le jour.
 
T comme travail
Selon notre enquête, 70 % des Franciliens considèrent que les discriminations au travail se manifestent dès l’embauche. Elles prospèrent aussi dans le déroulement des carrières (34 %), lors de la recherche d’un stage en entreprise (27 %) et au stade
de l’éducation et de l’orientation (19 %).

T comme tourisme
En 10 ans, la Région Île-de-France a financé 126 projets de mise en accessibilité de sites et de produits touristiques aux personnes handicapées.

W comme Wieviorka (Annette)
L’historienne présidait en 2011 le jury du prix du centre Hubertine Auclert, qui promeut la culture de l’égalité en Île-de-France. Parmi les initiatives saluées, un manuel scolaire publié par Nathan, contribuant de façon originale à la transmission d’une histoire mixte.(lien)

 Y comme Yvelines
Au titre du droit à compensation qui constitue un moyen de promouvoir l’égalité de traitement entre tous les citoyens, la Région apporte une aide financière aux maisons départementales des personnes handicapées. Depuis 2008, elle a ainsi contribué à l’adaptation de 172 logements au handicap dans le seul département des Yvelines.

Z comme zone urbaine sensible
L’Île-de-France compte 157 zones urbaines sensibles. Des territoires où 11 % des diplômés sont au chômage, contre 5,8 % dans les autres quartiers.

Dossier préparé par Pierre CHAPDELAIN