mercredi 2 mars 2016

Se ressaisir, pour la France, pour les plus fragiles et pour l’avenir.



Il n’y a pas un jour sans qu’un parlementaire, un ministre, ou un éminent conseiller de tel ou tel ne nous déverse sa haine face à ce qu’il convient d’appeler «un bordel politique » inouï.

Oui, pas un jour, sans lire les textes incendiaires (parfois compréhensibles et donc légitimes) de celles et ceux que l’on appelle « les frondeurs » appelant à plus de Gauche ou tout simplement à des politiques de Gauche. Pas un jour, sans avoir une boule au ventre à l’idée d’affronter une énième journée ou le ridicule frôle trop souvent le désarroi face à cette machine à broyer qu’est la politique.

Hier, Myriam El Khomri, Ministre du Travail, après 3 semaines d’intenses insultes, de coups bas et autres spécialités « amicales » si régulières au Parti Socialiste, faisait une nouvelle fois l’objet des pires commentaires après un accident survenu à son domicile. A l’évidence, je pense fort à elle et je ne doute pas de sa capacité à affronter les jours qui viennent avec cette consistance que je lui connais depuis de très nombreuses années. Mais tout de même…

Que se passe-t-il ? Doit-on continuer à livrer ce spectacle pathétique d’une Gauche qui se cherche et d’un Parti Socialiste au bord de l’implosion ? Qu’avons-nous fait de nos engagements ? Qu’avons-nous fait de nos promesses ? Sommes-nous certains de ce qui se prépare dans le cœur même de notre électorat ? Les défaites successives ne suffisent-elles pas à corriger notre approche et à nous remettre en question sérieusement ?

Malheureusement, je crois que nous ne sommes plus en phase avec les attentes de celles et ceux qui en 2012 nous ont permis de gagner l’élection présidentielle. Prenons un exemple précis : le droit de vote des étrangers. Lorsqu’en 2012, nous faisions campagne sur cette mesure, nous avions pu drainer des millions d’électrices et d’électeurs issus des territoires populaires notamment, car cet engagement aurait donné à leurs parents la possibilité de voter à l’occasion d’élections locales.
Vous voulez une illustration de l’espoir suscité par cette mesure en 2012 ? Mon père !
Et oui, lui y a cru comme tant d’autres avec l’idée je le cite : « de pouvoir voter au moins une fois pour toi mon fils ». Touchant non ? Je défie aujourd’hui celui ou celle qui réussira à convaincre mon père et ses amis de voter ou d’appeler à voter pour le PS.

Des exemples comme ceux-là, nous pourrions en trouver à la pelle.

A moins de 14 mois de la prochaine élection présidentielle, il faudra trouver une autre manière d’agir pour espérer se faire réélire car, au regard du spectacle affligeant qui est donné, aux doutes de notre électorat et pire que tout, au discrédit qui frappe les socialistes, je doute sérieusement de nos capacités à redonner de l’espoir.