"Ils disaient"
Ils disaient : "l'embarcation est fiable, ne vous inquiétez pas, mettez vos enfants dans vos bras et calez vous par la".
Ils disaient : "surtout ne levez pas les bras pour éviter que l'on nous voit, gardez votre tête baisée pour votre sécurité".
Ils disaient : " si vous enfants pleurent de froid, réchauffez-les avec vos bras, rassurez-les en leur disant que Lampedusa est presque la".
Ils disaient : " la traversée est un risque à prendre pour construire votre vie là bas.
Ils disaient : " On peut mourir mais notre étoile est la.
Ils avaient omis de leur dire...
À Lampedusa, des vies par centaines furent enlevées par la folie humaine.
Enfants, père, mère, on leur disait, calez vous par la, à Lampedusa on saura effacer votre douleur.
À celle-ci, on y ajoute la tristesse d'avoir perdu un être cher, un enfant, son père, sa mère.
Calés dans un centre de rétention, ils nous disaient "nous, on ne peut vous accueillir, il faudra repartir".
Le cœur lourd, ils s'apprêtent à repartir, maigre lot de consolation, ils repartiront dans une embarcation sécurisée, homologuée, avec, comme souvenir du périple traumatisant, le corps de leur parent, de leur enfant.
Europe, terre d'humanité et d'égalité, réveille toi.
Nos enfants et nos parents disparaissent au nom de la liberté.
Paix à vos âmes, aux petits anges partis trop tôt, aux hommes et femmes qui ont tendus la main aux anges à Lampedusa et à Malte.