vendredi 8 février 2013

Instauration d’une 1ère classe dans un cinéma parisien Gaumont-Pathé : une politique tarifaire peu compatible avec l’exception culturelle française

Communiqué des élus socialistes et républicains au Conseil régional d’Ile-de-France

22 ans après sa disparition dans le métro, la première classe réapparait dans un cinéma Gaumont-Pathé !

Une salle de cinéma de Paris du groupe Gaumont-Pathé, propose depuis mi-décembre à ses spectateurs deux catégories de places.

Pour quelques euros supplémentaires, il est possible d’occuper une place « premium », mieux située, plus confortable et… plus chère.

« Pour, nous, élus socialistes et républicains du Conseil régional d’Île-de-France, une telle politique tarifaire proposée par un des principaux réseaux d’exploitant-producteur de cinéma est peu compatible avec le principe d’exception culturelle française et la politique volontaire de la Région, second investisseur public du cinéma après l’Etat » avance Jérôme Impellizzieri, Conseiller régional membre de la commission Culture.

« L’argent public ne peut servir à alimenter un modèle économique dont la création d’une ‘’classe premium’’ au sein de la plus grande salle du réseau Gaumont-Pathé n’est que la manifestation la plus caricaturale, estime Charlotte Brun, Conseillère régionale également spécialisée sur les questions culturelles.

Au contraire, l’intervention publique doit contribuer à réguler ce secteur particulièrement subventionné pour participer à l’équilibre de son modèle économique et garantir l’accès de tous à la culture. »

Le prix des places « premium » ainsi proposées dans la sallePathé +du Pathé Wepler situé dans le 18e arrondissement de Paris, peut atteindre 16 euros 20 si le spectateur loue des lunettes 3D. Un tarif 155% plus élevé que le prix moyen d’un billet constaté en 2012.

Pour Guillaume Balas, président du groupe socialiste et républicain, « ce qui pose problème, au delà même de la question tarifaire, c’est le principe de division des spectateurs en fonction de leurs revenus.

Cette pratique d’un autre temps, que la RATP a banni en 1991, fait son retour dans les cinémas. Ce n’est pas qu’anachronique, c’est aussi contraire à notre conception de la politique publique de la culture.