vendredi 22 mai 2015

Signature du contrat de ville - Sénart Val de Seine


Voici le discours que j'ai prononcé ce matin à 10h30, à Montgeron dans le cadre de la signature du contrat de ville.

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Monsieur le Président du Conseil départemental et de la Communauté d’agglomération, Cher François, 
Monsieur le Préfet, 
Monsieur le Procureur de la République,
Messieurs les Maires de Vigneux, Montgeron et Draveil, 
Mesdames, Messieurs, 

Je commencerai mon propos par les félicitations républicaines qui sont de circonstance pour Monsieur Durovray, élu il y a peu Président du Conseil départemental. 

Nous sommes ici aujourd’hui pour marquer un moment important pour nos territoires et pour notre avenir, et je suis très fier de représenter le Conseil régional d’Ile-de-France et son Président, Jean-Paul Huchon. 

Dès 2012, le gouvernement s’est fortement et immédiatement engagé dans une réforme d’ampleur de la politique de la ville. Faire le bilan objectif de plusieurs décennies de politique de la ville, mettre à jour la géographie prioritaire, remettre à plat l’ensemble des dispositifs, pointer les réussites comme les échecs, affronter sincèrement ce qui a été fait, mais surtout définir concrètement ce qu’il faut faire. 
Ce fut la tâche du gouvernement, mais également celle de tous les acteurs qui ont œuvré à la préparation de cette réforme. 

Début 2014, la loi Lamy a posé les grandes orientations d’une réforme qui était attendue depuis très longtemps par les territoires les plus fragiles, mais également les grands principes qui devaient dynamiser et rendre plus efficace cette politique au bénéfice des citoyennes et des citoyens. 
En janvier 2015, les terribles attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher nous ont renvoyé en pleine figure l’état de notre société et l’urgence qu’il y avait à agir dans nos territoires, dans lesquels les souffrances se transforment en violence.  

Il était plus que temps de réagir. Il est de notre rôle d’élus de la République de répondre à une multitude de questions et de craintes, de défendre notre devise de liberté, d’égalité, de fraternité, et je veux ajouter, comme beaucoup l’ont fait depuis début janvier, de laïcité
Il nous faut donner des réponses claires et concrètes, faire des propositions crédibles qui changent réellement la vie de notre population. Il nous faut agir !

Agir c’est ce que la Région Ile-de-France fait depuis des années dans les quartiers prioritaires. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, depuis 2007 :

• Plus d’un milliard d’euros pour le renouvellement urbain
• 200 millions d’euros sur les transports
• 637 millions d’euros pour la formation et l’insertion professionnelles
• 56 millions d’euros pour l’animation sociale des quartiers. 

Cette action en faveur des quartiers prioritaires est ancrée depuis de longues années au cœur de l’ensemble des politiques régionales. Elle est une traduction concrète de notre volonté et de notre ambition en direction des quartiers.

J’ai pu voir dans le contrat de ville que nous allons signer dans quelques instants que les rédacteurs regrettaient la diminution de certains financements régionaux, sans explication
Malheureusement oui, nous ne sommes pas épargnés et les budgets régionaux, comme ceux de l’ensemble des collectivités diminuent. C’est aussi simple et c’est la seule explication.

Mais, c’est dans cette même période, et avec ces difficultés, que la Région a justement décidé de renforcer son engagement envers ceux qui en ont le plus besoin. 
C’est dans cette période que nous avons décidé de réformer, nous aussi, l’intégralité de notre action en matière de politique de la ville, et que nous avons fait voter en février dernier, à la quasi-unanimité, les nouvelles orientations régionales. 

Une réforme qui s’inscrit évidemment pleinement dans le cadre de la loi Lamy, et particulièrement dans le cadre des contrats de ville. Ces contrats uniques répondent pleinement aux difficultés qu’il y a pu y avoir dans le passé, qu’il s’agisse de la séparation entre l’urbain et l’humain, ou des actions des différents intervenants qui apparaissaient comme éparpillées et non coordonnées.
Comme nous pouvons le voir aujourd’hui, ces contrats réunissent tous les acteurs d’un même territoire, autour de l’ensemble des thématiques, et finalement d’une même ambition. 

Une réforme qui reprend les grandes orientations nationales. 

La mobilisation du droit commun, pierre angulaire de cette nouvelle politique, et la territorialisation des actions, pour qu’enfin le spécifique arrête de se substituer à un droit commun qui est déjà inexistant dans des territoires qui, au contraire, ont plus de besoins que d’autres. 

Le maintien et l’articulation des politiques spécifiques, tant en investissement qu’en fonctionnement, afin d’apporter un réel complément au droit commun sur des axes prioritaires que nous partageons : la cohésion sociale, le développement économique et l’emploi, le cadre de vie et le renouvellement urbain, les valeurs de la république et le vivre-ensemble. 

Une réforme aussi qui a eu le mérite de ne pas oublier les principaux concernés, les habitantes et les habitants de nos quartiers. Marie-Hélène Bacqué et Mohammed Mechmache l’ont écrit, « ça ne se fera plus sans nous ». Il s’agit pour moi d’un élément essentiel. Je n’ai jamais été de ceux qui considèrent savoir pour les autres ce qui est le mieux pour eux. Au contraire, j’ai toujours considéré que mon rôle d’élu consistait à répondre aux besoins exprimés, à traduire en propositions les préoccupations des franciliennes et des franciliens. 
Et c’est ce que nous faisons au sein de la Région Ile-de-France.  

Le territoire de la communauté d’agglomération Sénart Val de Seine a des spécificités et il est en même temps extrêmement représentatif de notre Ile-de-France : un mélange d’espaces naturels et de zones urbaines et denses, de populations diverses, beaucoup de jeunes, mais aussi de personnes âgées. Malheureusement aussi, une grande disparité entre des populations qui s’en sortent bien et d’autres qui sont de plus en plus pauvres, des inégalités qui se creusent et s’aggravent. 

La politique de la ville, c’est rétablir l’égalité territoriale, c’est réduire ces différences entre les territoires, et bien évidemment entre les citoyens, c’est dire à toutes et tous qu’ils ont leur place dans notre belle région et que nous travaillons tous ensemble à améliorer leur cadre et leurs conditions de vie, car c’est tout simplement notre rôle de représentants de la République.