samedi 23 mars 2013

Première plénière du CRJ aujourd'hui : le discours


Mesdames, les Vice-présidentes, Ma chère Isabelle This-Saint-Jean, ma chère Henriette Zoughébi,
Mesdames et Messieurs les élu-es,
Monsieur Le Directeur général Adjoint des services, Monsieur Etienne Achille, (Qui ne devrait pas tarder à arriver),
Mesdames, Messieurs, les anciens et nouveaux membres du Conseil Régional des Jeunes,
Mesdames, Messieurs,
Mes cher-es ami-es,

Je suis très heureux de vous accueillir dans l’hémicycle de la Région Ile-de-France. Cet hémicycle est le lieu du débat pour les élus régionaux ; il accueille habituellement les nôtres. Aujourd’hui, et pendant les deux ans qui viennent, il accueillera aussi les vôtres. Je vous y souhaite donc la bienvenue.
Mais si je suis des vôtres aujourd’hui avec mes collègues Vice-présidentes et Conseillers régionaux, c’est pour faire davantage que vous ouvrir simplement les portes de la Région.


Je voudrais, au nom du Président Jean-Paul Huchon et de l’ensemble des élu-es vous donner un mot d’ordre :
Emparez-vous de cet hémicycle, emparez-vous de ce lieu et emparez-vous du débat.
Parce que nous avons besoin de vous entendre.
Il y a de cela 60 ans, presque jour pour jour, un grand député, choisi par ses pairs comme Premier Ministre, a conclu un grand discours par ces mots :
« Pensons à cette jeunesse anxieuse dont le destin est le véritable enjeu de nos débats, à ce pays inquiet qui nous observe et qui nous juge.
Travaillons ensemble à lui rendre la foi, les forces, la vigueur qui assureront son redressement et sa rénovation. »
Ce grand député, c’était Pierre Mendès-France. Soixante ans après, ces mots résonnent encore, et ils n’ont jamais été autant d’actualité.
Nous sommes aujourd’hui à un grand tournant de notre histoire. La crise est là, et elle s’est installée. Le pays est inquiet. L’effort de redressement et de rénovation, que nous menons avec le gouvernement, est un chemin long et douloureux. Il doit donc être mené en toute justice.
Cette justice, elle est bien entendu sociale : ceux qui sont le plus durement touchés par la crise étaient déjà fragiles, et le sont encore davantage.


Cette justice, elle doit être aussi générationnelle : on ne peut pas sacrifier les jeunes, qui n’ont encore rien construit, au prétexte de sauver ceux qui l’ont déjà fait. Il ne peut pas, il ne doit pas y avoir de génération sacrifiée.
Les élus représentent tous les Français, mais vous, vous représentez notre avenir… Mais pas seulement, vous représentez surtout notre présent !
Certains, encore trop nombreux, semblent l’oublier,
Certains ont durant trop longtemps mené des politiques jeunesses marginalisantes, voire même stigmatisantes.
Et, à moins d’être désespéré, on ne sacrifie pas cette richesse de notre pays.
Il faudrait être fou pour se couper de notre jeunesse.

Et l’on sait bien que ceux qui souffrent le plus de la crise sont les jeunes : 24,2% des 15-24 ans sont au chômage. Un quart d’entre eux ne trouvent pas de travail. A l’âge où la vie est grande ouverte, vous voyez se réduire les fenêtres.
Pour les jeunes les plus modestes, c’est même la double peine. Dans certains quartiers, c’est même la moitié d’entre eux qui sont sans travail. Sans parler des nombreuses discriminations, liées aux origines, ou encore à l’adresse de résidence.
Cela n’est pas acceptable et cela l’est d’autant moins quand on est une femme et que l’on doit faire face, à titre personnel ou professionnel à des préjugés d’un autre temps !
Ces comportements fragilisent notre pacte républicain, et nous avons besoin de vous pour nous accompagner à faire évoluer les mentalités et cela dès le plus jeune âge.

A tout cela s’ajoute le lot d’incompréhensions face à un monde qui change très vite : l’arrivée du numérique, qui est un peu votre seconde nature, change aussi la façon dont nous débattons, dont nous construisons des réponses à nos difficultés.
Elle change aussi la façon d’apprendre, de se former, de construire sa pensée.
Les incompréhensions entre les générations sont des choses courantes dans l’histoire. Mais quand elles viennent en même temps qu’une crise, alors tout semble brouillé.

Mais nous ne vous oublions pas.
Le Président de la République a fait de la jeunesse la priorité de son quinquennat. Les emplois d’avenir, les contrats de génération, la réforme de l’Université, les plans numériques sont autant de politiques qui doivent permettre à chacun de trouver sa place.

En Ile-de-France, le défi est aussi grand, sinon plus. Nous sommes une région jeune – plus jeune que la moyenne des Français.
Le Conseil Régional a donc fait de la jeunesse l’une de ses grandes priorités pour 2013 :

Nous voulons encore faire grandir l’apprentissage, continuer à rénover les lycées pour améliorer vos conditions d’études, investir dans l’Université et dans la Recherche pour préparer votre avenir. Mais, je laisserai la parole aux Vice-présidentes concernées, Isabelle This-Saint-Jean et Henriette Zoughebi, en charge de ces questions.
Je sais leur investissement sans relâche, sur ces sujets si primordiaux pour notre jeunesse.
Nous accompagnons aussi ceux qui décrochent, parce qu’ils ont le droit à une deuxième chance.
Nous vous facilitons l’accès aux transports, grâce à la Carte Imagin’R.
Nous vous soutenons quand vous souhaitez partir vous former ou faire un stage en Europe.
Nous sommes aux côtés des associations et des réseaux d’éducation populaire, dans lesquels vous êtes très actifs.
Nous facilitons l’accès des jeunes à la culture, dans les lycées, grâce aux ciné-clubs, dans des espaces adaptés, comme les Fabriques de la Culture.
Nous sommes à vos côtés lorsque vous cherchez un logement, lorsque vous avez besoin d’une mutuelle pour vous soigner. Demain, nous le serons encore davantage, avec la décentralisation, puisque nous serons responsables de service public d’orientation.
Dans la traversée de la crise, dans la traversée de cette période de transition qui dure et s’étire avant qu’un nouveau monde prenne forme, nous sommes à vos côtés.

Mais nous ne pouvons réussir tout cela sans vous. J’ai dit que nous avions besoin de vous entendre.
Parce que vous avez des idées pour votre avenir et pour le nôtre.
Parce que vous apportez un regard différent du nôtre.
Parce que vous vivez des choses que nous ne vivons pas, ou que nous n’avons pas vécues. J’ai dit que nous avions besoin de vous entendre. Mais nous devons être pour cela capables de vous écouter.

C’est la vocation de ce Conseil Régional des Jeunes. Nous l’avons installé en 2004, il y a neuf ans, pour vous faire une place dans le débat public et pour mieux répondre à vos besoins. Vous ne faites pas que les exprimer, vous construisez avec nous les réponses qui sont les plus pertinentes. J’y vois un objet de fierté.
Les générations de Jeunes Conseillers Régionaux qui vous ont précédé ont beaucoup travaillé. La vocation politique de certains est d’ailleurs née dans cet hémicycle.
Je voudrais remercier en particulier la promotion précédente, qui a fortement contribué au dernier rapport, que nous avons voté en Assemblée en septembre dernier, et qui donne à cette session son nouveau visage. C’est aussi grâce à eux que vous êtes avec nous aujourd’hui.




Je voudrais remercier aussi les services du Conseil Régional, Etienne Achille, Séverine Mignon, Jean-Christophe Ulmer, mais aussi et surtout vos animatrices Laurence Varon et Céline Pruchniak, d’avoir su porter ce projet auprès de tous les acteurs régionaux.
Parce que, vous en êtes déjà la preuve, il est une réussite.

Les dossiers sur lesquels vous allez travailler jusqu’en 2015 sont stratégiques. Vous commencerez dès aujourd’hui, à l’occasion de votre première séance de travail en assemblée plénière.
Je les ai évoqués : lutter contre le décrochage scolaire, mieux s’orienter, penser l’Ecole de demain, prévenir les problèmes de santé, lutter contre les discriminations. Ce sont des préoccupations essentielles.
Elles détermineront l’avenir des jeunes Franciliens. Les réponses que vous construirez avec nous, nous aideront tous, collectivement, à bâtir l’horizon que nous souhaitons atteindre ensemble et le monde que nous souhaitons partager demain.

Françoise Sagan dit que « la jeunesse est la seule génération raisonnable. » Je ne sais pas si c’est la seule. Mais c’est en tout cas l’âge où l’on fait les choix les plus importants. Quand il faut faire des choix collectifs, mieux vaut compter sur vous.

Je vous remercie et vous souhaite d’excellents travaux.