vendredi 28 septembre 2012

Discours prononcé au Conseil Régional pour le lancement du nouveau CRJ

Monsieur le Président,
Chers Collègues,

Jaurés définissait la République comme un grand acte de confiance. Il ajoutait qu’ instituer la République, c’est proclamer que des millions d’hommes sauront tracer eux-mêmes la règle commune de leur action ; qu’ils sauront concilier la liberté et la loi, le mouvement et l’ordre ; qu’ils sauront se combattre sans se déchirer.

Et si la République a su être audacieuse tout en devenant un pacte de confiance, c’est parce que des femmes et des hommes ont lutté pour y parvenir, pour tracer un  nouvel avenir fait de liberté, d’égalité et de fraternité.

Ces femmes et ces hommes étaient parfois très jeunes. Et la jeunesse française a toujours été une richesse pour notre pays qu’il nous faut préserver et encourager.

Alors, je profite de cette occasion qui m’est donnée pour les féliciter.

Pour les féliciter d’avoir cette flamme dans leurs yeux, et leur envie d’améliorer le futur.
Combien de fois, il m’a été permis d'entendre la vigueur de leurs témoignages, de discerner ce que chacun d’eux recèle d'ardeur personnelle tout en nourrissant avec force l’essor collectif.

 A cette jeunesse, je voudrais leur dire, ne changer rien à votre élan cultiver encore en vous cette flamme qui vous permet de changer certains fatalismes.
A cette jeunesse je voudrais leur dire, l'avenir est à vous.

Mes chers collègues,
Vous l’aurez compris ce rapport s’inscrit dans cette volonté à voir notre jeunesse s’émanciper davantage afin qu’elle s’implique pleinement dans la vie de notre cité.

Nos jeunes du CRJ en sont l’exemple concret et permettez-moi, de remercier, l’ensemble des membres du conseil régional des jeunes, et vous savez que on,t tenus à être présents ce matin parmi nous, pour leur engagement, leur investissement, ainsi que leur implication durant leur mandat.
Ils ont fait preuve d’une gande initiative et d’une belle motivation pour faire vivre cette belle instance sur l’ensemble du territoire francilien.

J’en veux pour preuve leur bilan : Le CRJ c’est :
Ø     11 commissions thématiques créées
Ø     5 saisines et 5 auto-saisines,
Ø     Des déplacements
Ø     Des conférences
Ø     Une présence active à de nombreuses manifestations comme la semaine de l’égalité ou encore le festival Solidays

Le CRJ c’est aussi une implication dans les politiques et projets régionaux, des propositions sur le logement étudiant, sur la sensibilisation aux IST, une enquête sur le décrochage scolaire. Et c’est notre Ile-de-France en 2030, projet emblématique du mandat du CRJ, comme de la politique régionale.

Le Conseil Régional des Jeunes, permet l’implication de notre jeunesse dans notre société, c’est un acte citoyen fort et essentiel.
Ils sont une richesse pour nous, ils sont pour nous le reflet de notre territoire capable de nous alerter des nombreuses difficultés que rencontrent notre jeunesse francilienne.

En effet, qu’i s’agisse d’orientation professionnelle, d’emploi, de logement ou encore d’accès à la santé, la parole des jeunes est primordiale.

Et le Conseil régional des jeunes est pour nous un bel outils afin de protéger et d’accompganer leur parole et leur implication dans notre vie publique régionale.
Nous avons besoin, qu’ils s’expriment  librement, et nous avons besoins, nous élu-es de mieux recueillir cette parole.
Cela est important, d’autant plus lorsque l’on sait la forte démobilisation de notre jeunesse lors des rendez-vous éléctoraux de notre pays.

Combien de fois avons-nous été témoins du découragement de cette jeunesse ? Du fossé qui existe entre les jeunes et les pouvoirs publics, quels qu’ils soient ? Combien de fois avons-nous entendu le désespoir et la colère face à la différence entre les discours et les actes ?

Le Conseil Régional des Jeunes, c’est aussi un acte de citoyenneté essentiel face à la démobilisation d’une partie de notre jeunesse, fatiguée de l’indifférence dont ils sont victimes. Election après élection, les chiffres de la participation des jeunes ne font, malheureusement, que confirmer le faible crédit qu’ils accordent aux instances représentatives. . Si le taux d'abstention connaît une tendance à la hausse depuis plusieurs années au sein de l’ensemble de la population, il est chez les jeunes plus élevé que la moyenne nationale. Ainsi, alors qu’en 2007, seul un peu plus de 10% des 18-29 ans s’était abstenu lors des élections présidentielles, ils étaient 51% à ne pas avoir été voté aux législatives. En 2012, selon une enquête réalisée les 5 et 10 avril, les 18-19 ans étaient les plus nombreux à penser voter blanc (5%), à déclarer qu’ils n’iraient pas voter (20%) ou à ne pas savoir s’ils se déplaceraient aux urnes le 22 avril (10%).

Faut-il en conclure pour autant que les jeunes se désintéressent de la vie publique ?

Pour ma part, je suis persuadé du contraire :
Il est temps de tordre le cou aux clichés sur les jeunes, et de démontrer qu’ils ne sont ni blasés, ni individualistes. Toutes les études menées démontrent en effet que les jeunes sont durablement attachés aux valeurs de justice, de solidarité et de démocratie. Notre jeunesse a également su nous démontrer, par les actes,  quelle pouvait être la force de son engagement.

En 2006, lorsqu’elle s’organise contre le CPE,
En 2009 lorsqu’elle se mobilise contre la réforme des universités,
En 2010 quand elle rejoint le mouvement contre la réforme des retraites,
Ou encore en 2011 quand elle protège les droits des étudiants étrangers.

Mesdames et Messieurs,
Oui, notre jeunesse participe au maintien du pacte de confiance républicain par des actes engagés.

Rappelons également que des milliers de jeunes s’engagent au quotidien, dans notre région, au sein de nombreuses associations, et que leur bénévolat se développe plus vite que dans le reste de la population.
Les jeunes ne se désintéressent donc pas de la politique, ils s'y intéressent autrement et expriment des attentes nouvelles. A nous de les entendre et de leur faire une véritable place. Le CRJ est un outil fort au service de cette ambition.
Le présent rapport s’inscrit également dans une actualité nationale importante. Nous le savons tous, le Président de la République, François Hollande, a fait de la jeunesse sa principale priorité.
Priorité en termes d’éducation, avec une mobilisation sans précédent pour la création de postes d’enseignants afin que chacun de nos jeunes puisse apprendre dans de bonnes conditions.
Priorité en termes d’insertion professionnelle, avec la mise en place des emplois d’avenir et la sécurisation des parcours professionnels.
Priorité aussi en termes de justice, pour que la réussite ne soit pas exclusivement réservée à quelques-uns, pour que tous nos jeunes puissent trouver leur place dans notre société.
Parce qu’être jeune est une richesse et non un handicap !.





C’est pourquoi, la Région Ile-de France a fait le choix de placer la jeunesse au cœur de notre action régionale.
En effet, au travers de l’ensemble des délégations concernées, plus du tiers de notre budget annuel est consacré à la jeunesse. Les lycées, la formation et l’apprentissage, l’enseignement supérieur, évidemment.
Mais la jeunesse est aussi présente lorsque l’on parle de logement, de santé, ou encore d’emploi.
Je profite de cette occasion pour saluer l’investissement remarquable de mes collègues Vice-présidents. Pour offrir à notre jeunesse une meilleure éducation, un meilleur accés à l’emploi, aux soins et la liste est loin d’être exhaustive.


Les premières Assises régionales de lutte contre le décrochage scolaire en sont un bel exemple. Et je félicite le groupe socialiste, d’avoir porté cette initiative.

Ces Assises n’étaient qu’une première étape et je serai totalement mobilisé, comme nous tous, pour inscrire la réussite éducative au cœur de nos politiques régionales.  
Mesdames, Messieurs, chers collègues,
L’Ile-de-France est parmi les régions les plus jeunes de France, nous avons la reponsabilité d’inciter nos jeunes à la participation citoyenne.

Avoir un conseil régional des jeunes pour une collectivité comme la nôtre, c’est faire le choix de l’émancipation de notre jeunesse, c’est faire le choix de l’éducation citoyenne et c’est aussi faire le choix de l’écoute attentive de leurs besoins, de leurs revendications et de leurs idées. C’est pourquoi nous devons désormais leur donner les moyens d’exercer pleinement leur rôle à nos côtés, volonté qui est au cœur du rapport qui vous est présenté.

Les membres du Conseil Régional des Jeunes nous ont en effet démontré quelle pouvait être la force d’une telle instance. Un intérêt évident pour eux que de participer aux grandes décisions régionales, un intérêt évident pour nous que d’avoir un réel porte-parole de la jeunesse francilienne.

Il y a un peu plus d’un an, ils ont su nous interpeller sur la nécessité de renforcer le CRJ pour lui permettre une action plus visible, plus efficace et plus reconnue.
Aujourd’hui, je me félicite que nous, élus, nous ayons su les écouter, les entendre et répondre à leurs préoccupations. Je permets, d’ailleurs de faire un clin d’œil particulier à l’ensemble de la commission thématique JCVA.

Les améliorations et les innovations que nous proposons dans ce rapport sont le fruit du travail que nous avons mené ensemble, et je remercie tous ceux qui ont participé à cette réflexion. Partis de constats grandement partagés, c’est réellement en co-construction que nous avons élaboré ce nouveau Conseil Régional des Jeunes, sur la base de leurs propositions et des échanges que nous avons eu avec eux. 

C’est ainsi que j’ai le plaisir de vous proposer aujourd’hui un CRJ renouvelé et renforcé autour de 4 objectifs :
Ø     Réaffirmer un CRJ légitime et neutre
Ø     Susciter un CRJ plus mobilisé
Ø     Articuler davantage le CRJ à l’exécutif et aux élus régionaux
Ø     Aller vers un CRJ plus ouvert sur l’extérieur

A travers ces objectifs, il s’agit de porter un projet fort et ambitieux pour la jeunesse francilienne et un réel engagement pour l’avenir de notre République.   

Je vous remercie, et je n’oublie pas non plus de remercier Etienne Achille et son équipe qui ont été la cheville ouvrière de ce rapport au coté de nos jeunes.