mercredi 14 mai 2014

Marseillaise : le CREFOM condamne le mauvais procès d’intention fait à Taubira

J'ai eu l'occasion de m'entretenir longuement ce matin avec mon ami Patrick Karam de sujets importants et notamment sur le message et la considération de notre République à l'égard des ultras-marins. 

À cette occasion, j'ai souhaité sur mon blog, vous permettre la lecture du communiqué de presse du CREFOM et de son président après les attaques contre Chistianne Taubira.

*Communiqué*

Le Conseil représentatif des Français d’Outre-mer (CREFOM) et son Président, Patrick Karam, condamnent de la manière la plus ferme le mauvais procès d’intention qui est fait à la Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Madame Christiane Taubira, à l’occasion de sa présence à la commémoration de l’abolition de l’esclavage devant le monument au général Dumas, place du général-Catroux à Paris (17e), le samedi 10 mai à 18 heures, aux côtés, notamment, du premier ministre, M. Manuel Valls, de la Ministre des Outre-mer, Madame George Pau-Langevin,  de la Maire de Paris, Madame Anne Hidalgo, du président de l’association des Amis du général Dumas, membre fondateur du CREFOM, M. Claude Ribbe, qui coordonnait la cérémonie après avoir organisé celle de Villers-Cotterêts le matin, et du président du CREFOM, M. Patrick Karam, présent aussi à la cérémonie de Villers-Cotterêts.

 Il est inadmissible qu’un membre du gouvernement puisse être a priori suspecté, dès lors qu’il est originaire de nos Outre-mer et qu’il est une femme, de manquer de patriotisme et de n’être pas attaché, autant que ses compatriotes de l’Hexagone, à notre hymne national.

Les Ultramarins - et en particulier Christiane Taubira - n’ont rien à prouver à qui que ce soit en matière de patriotisme.  

Les politiciens d’extrême-droite et ceux qui, à droite, propagent leurs thèses et braconnent sur leurs terres, devraient savoir que l’Outre-mer a payé un très lourd tribut dans l’histoire, à travers la période esclavagiste - qui était l’objet de la commémoration - mais aussi pendant les deux guerres mondiales. 

Sans le Guyanais Félix Éboué, compatriote de Christiane Taubira, le sort de la France aurait probablement été différent en 1944.

En l’occurrence, La Marseillaise était interprétée, place du général-Catroux, comme chaque année depuis 2009, par un talentueux artiste lyrique originaire des Outre-mer, cette année le ténor Molière Athalys. 

Si une partie de l’assistance a voulu reprendre avec lui le refrain de La Marseillaise – et l’on ne peut que s’en féliciter – d’autres se sont contentés d’écouter avec émotion et recueillement. Christiane Taubira ne fut donc pas seule à avoir cette attitude qui n’a rien de répréhensible. 

Personne n’a chanté La Marseillaise à 16 h 30 au Luxembourg lorsque l’hymne national a été – de la même façon – chanté par une artiste lyrique. Et aucun reproche n’a été fait à aucun des membres du gouvernement, en dehors de Christiane Taubira.  Personne n’a chanté La Marseillaise en 1989 lorsque Jessye Norman l’interprétait dans les mêmes conditions, pour le bicentenaire de la Révolution.

Force est de constater qu’on fait endosser depuis deux ans un rôle de bouc émissaire à Christiane Taubira. Force est de constater aussi l’acharnement raciste et sexiste qui l’accable. Cet acharnement étant en outre teinté d’homophobie. Le Conseil représentatif dénonce ces méthodes qui évoquent les heures plus sombres de notre histoire et qui justifient la nécessité de commémorer plus que jamais les tragédies du passé que le CREFOM et ses membres assument fraternellement avec leurs compatriotes, sans se sentir pour autant coupables de quoi que ce soit.

Ceux qui s’en prennent à Christiane Taubira à Paris sont les mêmes que ceux qui refusaient, à Villers-Cotterêts, l’hommage national qui a été rendu avec éclat au général-Dumas.