vendredi 16 mai 2014

Journées de l'égalité : une première en Île-de-France

J'ai eu l'honneur d'ouvrir les journées de l'égalité aux côtés d'acteurs associatifs et institutionnels cet après-midi.

Ces journées ont été organisées avec pour objectifs de donner la parole aux Franciliennes et aux Franciliens et de renforcer notre travail pour que l'égalité triomphe sur les discriminations.

À l'occasion du lancement de ces journées, j'ai prononcé un discours, ce jour, à 17h30, à la Région dont vous trouverez le contenu ci-dessous.

Évidemment, vous pouvez participer à ces journées en consultant notre programme sur iledefrance.fr

À très vite ! 

Discours prononcé. (Seul le prononcé fait foi) 

Je suis très heureux d’ouvrir avec vous ces journées de l’égalité. 

Avant d’entrer si j’ose dire, dans le vif du sujet, je voudrais remercier tous ceux qui les ont rendues possibles aujourd’hui – tous nos partenaires, institutionnels et associatifs, le Conseil Régional des Jeunes et les services de la Région Ile-de-France. Sans eux, sans vous, cette semaine n’aurait pu être ce qu’elle est. Je salue la mobilisation de chacun pour faire vivre ces 50 événements sur le terrain – rencontres, expositions, ateliers, matchs de foot, spectacles. C’est une belle semaine pour fêter l’égalité.
 
Fêter l’égalité : j’ai conscience que dire cela aujourd’hui n’a rien d’évident, quelques jours après la parution d’une étude qui pointe une recrudescence des actes homophobes en 2013, en particulier en marge du débat sur le mariage pour tous. Vous en parlerez sans doute cet après-midi.
Cela ne tombe pas sous le sens lorsque les inégalités salariales entre les femmes et les hommes sont encore très fortes.
 
Cela sonne même peut-être étrangement lorsqu’il existe autant de Français que l’on n’embauche pas parce qu’ils ont des problèmes de santé ou qu’ils ont un handicap, parce qu’ils habitent à tel endroit plutôt qu’un autre ou parce qu’ils n’ont pas la même origine que leur employeur.

L’égalité est un combat : comment peut-on fêter un combat quand le chemin qui reste à parcourir est encore si long ?

Et pourtant, nous le devons.

Nous le devons, parce que c’est une occasion de dire dans quelle société nous voulons vivre, et quel objectif nous visons : c’est l’égalité réelle, celle qui est inscrite au fronton des écoles et des mairies, celle qui fait tenir ensemble la liberté et la fraternité.

Nous le devons, parce que certains tentent de capter à leur profit un principe républicain essentiel, pour lui donner un autre sens, un sens dévoyé.

Nous le devons, contre ceux qui prétendent, ou qui sous-entendent, que l’égalité, ce doit être l’uniformité, l’homogénéité, culturelle, sociale, religieuse, sexuelle. Mais une société où tout le monde ressemble à tout le monde n’est pas l’Ile-de-France que je connais.

Une société où pas une seule tête ne dépasse n’a pas grand-chose à voir avec la région dans laquelle nous vivons. Une société où chacun est identique à l’autre, ce n’est pas une société où chacun est égal à l’autre.
 
L’Ile-de-France que nous voulons voir venir ensemble est une région où chacun a droit à une égale dignité. Une région où l’on n’instrumentalise pas les différences pour en faire des gouffres qui nous séparent, mais pour en faire au contraire, comme le disait Saint-Exupéry, des atouts qui nous augmentent, une force dont nous sommes fiers.

C’est cette égalité que nous avons en ligne de mire, et c’est cette égalité que nous fêtons avec ces journées.

Elles sont une occasion de jouer collectif en mettant en valeur les bonnes pratiques en matière d’égalité réelle. Les mettre en valeur c’est faire en sorte qu’elles soient connues, et qu’elles soient surtout imitées.

C’est aussi la meilleure façon de convaincre celles et ceux qui subissent des discriminations qu’elles sont bien des victimes et que ce qu’elles traversent n’est pas normal, mais bien une atteinte à leur dignité.

C’est aussi le meilleur moyen de leur faire savoir qu’ils peuvent répondre à ces discriminations, mener un combat contre elles, et surtout gagner.

Je pense en particulier aux femmes victimes de violences, qui souffrent le plus souvent en silence, et dont la souffrance est le produit d’une domination, qui résulte elle-même d’une discrimination liée au genre. Je pense aussi aux victimes d’actes homophobes, dont la souffrance est tout aussi indicible, et qui résulte d’une discrimination liée à l’orientation sexuelle.
 
Ces journées sont à l’image de la politique que nous avons voulu conduire en Ile-de-France et les plans d’actions en faveur de la lutte contre les discriminations et de l’égalité hommes-femmes que nous avons votés il y a tout juste 11 mois.

Une politique incitative, qui développe les sensibilisations pour mieux changer les mentalités.

Une politique qui s’adresse en priorité à ceux qui sont les plus discriminés – et qui souvent cumulent les discriminations, en fonction de leur origine, de leur handicap, de leur âge, de leur orientation sexuelle.

Une politique innovante, qui s’attaque aux nouvelles formes de discriminations – et notamment les discriminations territoriales.

Une politique régionale d’expertise, qui recense et évalue les actes et les formes de discriminations, pour mieux les anticiper, et mieux lutter contre elles.
 
Elle doit beaucoup au travail de l’IAU, du Centre Hubertine Auclert, de chercheurs spécialistes du genre et des discriminations et de l’Agence régionale pour la promotion de l’Egalité. Je veux saluer leur grande compétence et leur efficacité aujourd’hui.

Une politique transversale enfin, parce que la lutte contre les discriminations n’est pas une niche politique comme certains le disent, mais doit au contraire irriguer la totalité de l’action publique.
Porter le combat contre les discriminations, nous le savons tous ici, c’est un combat difficile. J’ai une pensée pour ceux qui les subissent dans leur chair, et dans leur dignité. J’ai une pensée pour les associations qui mènent ce combat avec nous. Il est difficile, mais lorsqu’il sort vainqueur, lorsque progresse l’égalité réelle, c’est une victoire joyeuse, parce que c’est la victoire de tous. 

L’instauration du mariage pour tous en a été la meilleure des preuves.

L’étude de Sida Info Services qui sera présentée ce soir nous montre néanmoins combien la discrimination liée à l’homophobie est encore bien trop présente. C’est un travail de longue haleine de lutter contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle, et je veux saluer l’engagement du CRJ sur ce sujet. 

Nous continuerons pour notre part à le mener avec vous, pour tous, en Ile-de-France. Je vous souhaite à tous, une heureuse semaine de l’égalité. 

Je vous remercie.