mardi 27 septembre 2011

Sécurité : Notre vision avec Martine AUBRY

En République, une école qui permet la réussite de chacun, mais aussi un logement décent et l’accès aux soins sont des droits fondamentaux. Je développerai dans les semaines qui viennent l’ensemble de mes propositions dans ces domaines.

Mais je veux ici parler de la sécurité, car elle est un préalable : on ne construit pas son avenir dans une société minée par les violences et les tensions. Le bilan de la sécurité de M. Sarkozy est une catastrophe. Sept lois ont été votées à grand renfort de communication, et pourtant la situation a empiré.  


Sur la sécurité, il faut tout reprendre à zéro et ouvrir toutes les voies de solutions. Il faut d’abord afficher un principe et se donner les moyens de l’appliquer pleinement : tout acte d’incivilité ou de délinquance doit entraîner une sanction rapide, proportionnée et juste.

Pour cela, il faut d’abord des effectifs pour la police et la justice. On ne peut pas dire : “la sécurité est essentielle” et diminuer en même temps le nombre de policiers. Ce n’est pas sérieux et surtout, c’est dangereux. Nous recruterons 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires (dont 1000 dès 2012), tout en redéployant nombre de fonctionnaires occupés aujourd’hui à des tâches indues. Il faudra créer une police des quartiers, qui rassure et qui prévient, mais qui peut enquêter, alors qu’aujourd’hui dominent les actions “coup-de-poing” sans lendemain.

Il faut enfin avoir une échelle de sanctions qui s’applique dès le premier acte. Parce que rien ne peut jamais excuser la violence, aucun acte délictueux ne doit rester impuni. Or, faute de réponses adaptées et de moyens, 100 000 peines demeurent non-exécutées aujourd’hui. Cela veut dire que la police et la justice ne sont pas respectées. Nous restaurerons des sanctions adaptées allant des sanctions prévues avec les parents pour un enfant, jusqu’au travaux d’intérêt général. Pour les multirécidivistes, nous développerons les centres de placement immédiats, et, lorsqu’ils ne suffisent pas, des centres de discipline et de réinsertion.


Faire reculer l'insécurité, c'est ouvrir toutes les pistes pour concourir à cet objectif. Et d'abord redonner à la police nationale et à la justice les moyens de remplir leurs missions. 

La sécurité est une mission régalienne de l'Etat. Nous sommes tous témoins des conséquences désastreuses de tribunaux surchargés et incapables, faute de moyens, de mettre en oeuvre les lois de la République. La justice de notre pays devra être remise au niveau qu'une grande démocratie exige. Nous voyons tous la réduction de la présence policière sur le terrain et la dégradation de leurs conditions de travail.

L'effectif total des gendarmes sera porté à 100 000 et celui du corps d'encadrement et d'application de la police nationale à 105 000. Pour leur permettre d'assurer vraiment le coeur de leur mission, nous réduirons les charges secondaires des forces de l'ordre comme les transferts de prisonniers et nous les répartirons sur le territoire national en fonction des besoins avérés.

Parce qu'il ne saurait y avoir de zones de non-droit, nous définirons avec les maires des zones de sécurité prioritaire dans lesquelles nous mobiliserons, dans la durée, les services de répression et de renseignement concernés par la lutte contre l'économie souterraine, les violences urbaines et les violences contre les personnes. Le déploiement, plus large, d'une police des quartiers contribuera, par la proximité, à plus d'efficacité. Les abords des établissements scolaires et les transports publics seront par exemple au coeur de leurs missions de surveillance. Ces équipes de police bénéficieront d'une formation spécifique et de mesures valorisantes en termes de rémunération et de carrière. C'est la présence humaine qui crée la sécurité.

Nous ne croyons pas à la solution miracle de la vidéosurveillance. Nous l'utilisons quand elle est utile, dans les endroits clos ou pour aider à résoudre des problèmes ponctuels comme des trafics.